Les 5 règles de la cohabitation
Il y a des règles simples en matière de cohabitation que certaines personnes ont toujours un mal fou à capter. J’ai pas la prétention de penser que mes parents ont réussi la meilleure éducation possible avec mes frères et moi, mais j’avoue que depuis que je vis l’expérience (pénible au possible) de la colocation, j’ai rencontré des cas qui parfois me poussent à bénir mes parents pour ce qu’ils m’ont permis de ne pas être. Je n’aurai pas l’audace d’affirmer que je suis en tous points irréprochables vu que par des rumeurs j’ai cru comprendre à un moment que l’une de mes colocataires tout particulièrement avait des raisons de se plaindre de moi, quoique les raisons en question n’étaient que des réactions de ma part au manque de civisme du reste du groupe. Je sais qu’à ce jeu tout un chacun se trouvera vite des excuses de ce genre et que le mieux aurait été de continuer à prêcher par l’exemple malgré la sensation évidente que je prêchais dans le désert.
Dans cet article je ne comptais pas revenir sur les erreurs et les comportements ahurissants dont j’ai été témoin, mais plutôt tenter de définir les éléments qui selon moi devraient permettre de faciliter certains rapports dans ce genre d’environnement.
Règle n°1 : Respecter la propriété d’autrui
Pour moi c’est l’une des lois les plus importantes de la vie en communauté. J’ai toujours eu horreur des gens qui se comportaient comme si tout leur était dû. Même si on en arrive à des rapports quasi fusionnels et qu’on se dit implicitement (et j’insiste sur l’aspect implicite de la chose) qu’on va s’entraider, avant de disposer d’un objet qui de toute évidence ne fait pas partie des biens communautaires, il est toujours recommandé d’avertir au préalable le propriétaire et s’assurer qu’il donne son accord. Ça nous met à l’abri de bien des ennuis surtout s’il avait planifié une autre utilisation dans le délai qu’on se donnait pour l’emprunt ou si par la suite on ne lui remet pas toujours son bien tel qu’on l’avait trouvé avant de le réquisitionner. Cette règle peut vous sembler basique mais vous seriez surpris du nombre de personnes qui pissent allègrement dessus.
Règle n°2 : Respecter l’intimité des autres
On a beau vivre en communauté, dans un environnement ou chacun est supposé avoir sa chambre on devrait avoir un minimum d’intimité. Ne pas s’introduire dans l’espace des autres à leur insu devrait être une règle d’or. Ne pas ouvrir sans avoir cogné ou avoir été invité à entrer devrait aussi être unanimement respecté. J’ai jamais compris comment en 3 ans de colocation j’ai pu être importuné maintes fois par des intrusions dans ma chambre à des moments très souvent assez délicats (pour ne dire que cela) alors qu’en plus d’une décennie de vie d’adolescent avec mes frères, je n’avais jamais été surpris dans ma chambre dans une posture compromettante avec une fille (par exemple) pourtant les occasions n’avaient pas manqué. Et le respect de l’intimité passe aussi par ce que vous daignez bien divulguer sur le quotidien des autres à l’extérieur. C’est toujours incongru d’apprendre que des inconnus sont informés de choses que vous effectuez dans l’intimité de votre domicile.
Règle n°3 : Respecter la propreté des zones communes
Il est vrai qu’en matière de colocation on vient parfois d’horizons divers avec chacun son mode de vie et son éducation. Mais j’ai jamais vraiment compris comment il était possible de grandir dans une demeure en ayant fait l’impasse sur toute forme de tâche ménagère. Les gens qui vous laissent un chantier dans la salle de bain ou la cuisine alors que le week-end vous avez consacré de nombreuses minutes à faire la propreté pour en faire un endroit agréable j’ai du mal à supporter. L’entretien des pièces communes au quotidien de chaque utilisateur allège la charge des tâches ménagères, mais étrangement c’est une notion que même des prétendus intellectuels semblent avoir du mal à cerner. Laisser son espace perso dans le souk est un droit légitime (ah oui certains y trouvent une certaine cohérence), mais pour les environnements communs, un effort particulier doit toujours être fait pour éviter certaines tensions.
Règle n°4 : Respecter le délai de paiement des factures
On a du mal à penser que c’est un élément qui doivent même être spécifiquement mentionné vu qu’on sait qu’à la base la colocation répond à un besoin d’alléger les coûts en réglant un problème de crise du logement. Il est parfois compréhensible que certaines difficultés nous poussent à ne pas être solvables dans les délais. Dans ce cas il est toujours plus indiqué de prévenir la communauté dans un délai raisonnable pour obtenir une aide. J’ai personnellement toujours eu en sainte horreur les personnes qui vous mettent face à une dépense imprévue pour un problème qui se pose depuis un long moment. Ça me ramène à chaque fois à cette phrase que mon père aimait me lancer quand j’faisais une requête fantaisiste à une période financièrement délicate du mois : « L’argent ne pousse pas sur les arbres ». Les dépenses importantes devraient être planifiées sinon on se retrouve face à un paiement important à effectuer dans un délai court sans approvisionnement pour l’assurer.
Règle n°5 : Respecter les libertés des autres
C’est un peu la loi bateau (peut-être parce que c’est la dernière que je souhaite donner, j’ai une crampe à la main droite j’crois) car elle comporte en fait de nombreux aspects. En fait pour la comprendre il faut l’illustrer avec quelques exemples j’pense. La liberté des autres passe par leur droit à avoir un mode de vie différent du nôtre. Il est déplacé de vouloir par exemple imposer à un colocataire casanier des sorties sous prétexte qu’on aime se balader ou aller faire la fête. Ou alors de limiter les heures de fiesta à l’extérieur d’un autre sous prétexte qu’on préfère la tranquillité douillette du chez-soi. Il est inconvenant d’écouter de la musique à un volume élevé parce qu’on ne l’apprécie véritablement qu’à cet état-là alors que les autres souhaitent se reposer ou souhaitent tout simplement un minimum d’apaisement sonore pour se concentrer sur une tâche. C’est un peu des cas de ce genre qui selon moi entrent dans ce respect des libertés d’autrui.
Je reste convaincu qu’en ayant au moins le souci d’appliquer ces quelques règles on peut facilement obtenir une certaine harmonie au sein d’une vie communautaire comme celle que partage des colocataires. Du moins, moi j’pense pouvoir facilement m’entendre avec des personnes ayant ce mode de fonctionnement. Ok, ça c’est fait et ça me permet de relâcher un peu la pression sur le sujet (merci mon blog), j’vous souhaite donc un bon dimanche.