Une cyber-guerre aurait-elle débuté ?

Publié le par Allan Ridley

 

 

megaupload.jpgL’univers numérique du libre-échange des données a été frappé cette semaine. La justice américaine a ordonné la fermeture du site Megaupload.com, plateforme emblématique et controversée du téléchargement direct sur internet, accusé de violation des droits d'auteur, s'attirant aussitôt une cyber-attaque des pirates d'Anonymous. L'annonce, hier soir, fait l'effet d'une bombe sur les réseaux sociaux, la plateforme de téléchargement direct (et sa déclinaison Megavideo) faisant partie des 100 sites les plus fréquentés du monde.

Quatre responsables du site basé à Hong Kong, dont son fondateur, Kim Dotcom, 37 ans, ont été interpellés à Auckland (Nouvelle-Zélande) sur la base de mandats d'arrêt délivrés par les Etats-Unis.

Le FBI (police fédérale américaine) et le ministère de la Justice américain ont estimé, dans un communiqué commun, qu'il s'agissait de l'une des plus "grandes affaires de violation de droits d'auteur jamais traitées aux Etats-Unis".

Selon les agents chargés de l’interpellation, le créateur de Megaupload.com a tenté de se réfugier dans une chambre forte lorsque la police est arrivée et lorsque les forces de l’ordre sont parvenues à y pénétrer elles ont trouvé Mr Dotcom près d'une arme qui avait l'apparence d'un fusil de chasse à canon scié.

Les quatre hommes arrêtés (Dotcom, le Néerlandais Bram van der Kolk et les Allemands Finn Batato et Mathias Ortmann) doivent comparaître lundi devant la justice. Les Etats-Unis réclament leur extradition.

Le site Megaupload.com permettait d'héberger des fichiers et de les partager sur internet. Dans les faits, il offrait des milliers de films, séries, émissions de télévision ou chansons en libre accès, par téléchargement direct ou streaming. Ce qui, il faut l’avouer, m’était bien utile et j’ne pense pas être un cas à part.

La fermeture du site a été suivie de représailles du collectif de pirates Anonymous, qui a annoncé sur Twitter avoir mis hors service les sites du FBI, du ministère de la Justice américain, de la maison de disque Universal Music et de l'association professionnelle du disque RIAA. Pour procéder à une telle opération, le collectif d'hacktivistes Anonymous réalise des "attaques distribuées de déni de service" (DDOS). Le principe de ces attaques est simple : saturer un site Web par un très grand nombre de connexions, jusqu'au moment où la machine qui héberge le site n'est plus en mesure de répondre. Ce type d'attaques nécessite soit un grand nombre de personnes qui se concertent, soit l'utilisation d'un "botnet", un réseau d'ordinateurs que l'on contrôle à distance, le plus souvent par le biais d'un virus informatique. Mais bon, ne me demandez pas à quoi cette opération est supposée servir de manière concrète pour l’arrêt des poursuites menées par le FBI, à mes yeux elle a juste le mérite d’exprimer clairement une certaine forme de mécontentement. Ce qui peut aussi être pris pour une méthode d’expression selon certains.

La fermeture de Megaupload.com a en revanche été saluée par le "roi de France" Nicolas Sarkozy. Selon lui "La lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des œuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création". De son côté, Marine Le Pen a pris le contre-pied de la position exprimée par Nicolas Sarkozy. Pour la candidate du FN, "l'enthousiasme manifesté" par le chef de l'Etat à l'annonce de la fermeture du site Megaupload "a de quoi laisser songeur". Selon elle, le souverain de l’hexagone "fonctionne avec les internautes comme avec les automobilistes en les rackettant". Marine Le Pen accuse également M. Sarkozy de se faire "l'ami des majors et des multinationales qui font des marges hallucinantes sur le dos des artistes et des consommateurs, et n'encouragent absolument pas la créativité". Elle propose "l'instauration d'une licence globale pour les échanges privés sur Internet, qui doivent rester libres sans que cela ne prenne en otage les ayants-droit, producteurs, auteurs-compositeurs et interprètes". Et affirme qu'elle souhaite défendre fermement "la liberté sur Internet". Je souligne que j’ai rarement trouvé des points d’accords dans les propos d’un quelconque candidat du FN mais pour une fois je trouve du sens à la position prise par miss Le Pen.

Sur les réseaux sociaux on peut observer toutes sortes de manifestations liées à l’annonce de l’action menée par le FBI, notamment ce commentaire en photo pris sur la page Facebook de la police fédérale américaine qui concerne un avis de recherche :

 

J’suis curieux de savoir si le collectif Anonymous prévoit autre chose dans son opération Megaupload. D’ici là, je parie qu’on aura trouvé très vite une nouvelle alternative pour le partage des données sur la toile.

 

Publié dans L'actu de mon univers

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S
<br /> Les alternatives existent déjà, elles étaient dans l'ombre car MU était omniprésent, mais elles vont se développer. Suffit d'attendre un peu...<br />
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A
<br /> <br /> En effet...wait and see<br /> <br /> <br /> <br />