Des amitiés ambigues
Parfois dans mes réflexions je fais des constats assez étranges. Les interactions que l’on peut avoir avec les autres sont des sources constantes d’analyses en tout genre. Ces derniers temps j’me rends par exemple compte d’un truc qui n’est pas nouveau mais que je n’avais pas l’occasion (ou la volonté) d’observer avec autant d’acuité que récemment. Je tisse des liens parfois ambigus avec des personnes qui ne sont pas toujours indiquées pour ce type de proximité. C’est un peu flou quand je le dis ainsi mais vous comprendrez mieux par la suite.
Il est par exemple fréquent qu’un ami ou un cousin me permette de faire la connaissance de sa compagne et qu’au fil du temps mes rapports avec cette dernière se développent au point de prendre des contours qui peuvent être sujets à caution pour peu que le mec soit pointilleux et particulièrement jaloux. Prétendre que j’ignore comment ça arrive peut surprendre et pourtant c’est vrai. J’constate juste que ça n’arrive qu’avec des filles avec lesquelles le courant passe bien (c’est logique), qui se montrent donc sympa et font preuve d’un certain esprit et surtout d’un bon sens de l’humour (élément primordial chez moi pour une bonne entente). Faut aussi dire qu’à la base il faut que la fille soit réglo avec mon pote parce que sinon la solidarité masculine m’oblige à devenir hostile, mais ces cas sont tout de même assez rares.
Bien que me définissant comme quelqu’un timide de nature c’est très souvent aisé, après avoir fait la connaissance d’une de ces filles avec lesquelles j’ai un bon feeling, de garder le contact et de multiplier les longues discussions en plaisantant sur divers sujets. Je tiens à préciser qu’il n’est en aucun cas question ici de les draguer. C'est très souvent des rapports qui partent de l’idée que mes proches trouvent judicieux que je sympathise avec leur compagne (du moment) pour ensuite se servir de certaines de mes capacités (réelles ou imaginées) à analyser leur manière d’être. C’est étrange comme comportement en effet et j’dois avouer que c’est assez généralisé autour de moi, ce qui indique clairement que je fréquente des gens étranges (ouais faut dire que moi aussi j’en suis convaincu, j'ai des proches assez singuliers).
La plupart du temps, une fois le lien établi à la suite de nos contacts fréquents, il se passe un truc que j’arrive jamais à expliquer et que j’observe aussi avec une grande partie des membres de mon entourage : "Elles se mettent à se sentir assez en confiance pour me faire des confidences". J’ai pas encore su déterminer ce qui faisait en sorte que je devienne aussi facilement le confident des personnes qui m’entourent mais c’est assez récurrent (ai-je une espèce de pouvoir ?).
Il s’avère que dans le cas de ces filles, qui peuvent être considérées comme des « pseudo belles-sœurs », cette espèce de complicité qu’elles partagent allègrement avec moi n’est pas souvent admise dans leur relation amoureuse avec le proche qui nous met en contact et très vite ça rend justement les choses complexes. J’me retrouve assez souvent en possession d’informations sur elles avec une relative exclusivité. Et même, j’suis parfois consulté avec plus d’assiduité sur certains sujets sur lesquels l’avis du compagnon attitré n’est même pas requis alors qu’il peut s’agir d’une question importante dans leur vie de couple ou dans la vie de la fille. Bien entendu, dans ces cas j’me retrouve parfois obligé de conseiller à la fille d’en parler à son partenaire avant de prendre une décision définitive. Mais si un observateur externe avait l’opportunité d’épier tous ces agissements, il finirait par se demander qui est réellement le compagnon de ces jeunes filles. Parfois j’ai la sensation que le sexe et d’autres éléments d’une intimité charnelle sont les seuls éléments que je ne partage pas avec ces personnes. Quoique parfois cette complicité nous amène à avoir même en public des attitudes « suspectes » (j’suis assez tactile aussi faut dire).
Il est vrai que certains potes ont une manière bien à eux de gérer leurs relations amoureuses. Le dialogue et la complicité qui me semblent souvent essentiels en amour ne sont pas forcément inclus dans leur vision. Très souvent tant que le sexe est de la partie ils ne creusent pas beaucoup j’ai l’impression. Ils semblent se contenter du lien charnel comme si c’était le plus important. Moi, étant prompt à amener les autres à s’exprimer j’imagine que je représente vite un élément complémentaire intéressant (sans vouloir me jeter inutilement des fleurs). La crainte c’est de voir l’élément complémentaire supplanter celui qui devrait rester l’élément principal. Surtout que ce n’est en rien mon objectif quoiqu’en disent certaines apparences qui sont de toutes évidences trompeuses. C’est vrai, comment pourrait-on se tailler avec la copine d’un ami ou d’un cousin et se regarder dans une glace ?