Pas encore prêt pour ça...
J’me souviens sensiblement à la même période l’an dernier j’avais quelques velléités de paternité et selon moi le seul élément primordial qui manquait était la partenaire nécessaire à l’aboutissement du processus. Eh bien j’dois dire que j’ai probablement dû faire du chemin depuis lors. J’ai toujours pas de mouflet mais l’envie est moins présente désormais. J’aime toujours autant les enfants, le problème n’est pas là. Mais vu de quelle manière mon temps est occupé j’aurai un mal fou à supporter la charge d’un gosse, c’est évident.
Je ne sais pas trop à quoi attribuer tout cela. Mes parents s’y sont pris bien plus tôt mais moi à 30 ans j’ai pas encore la visibilité qu’ils avaient lorsqu’ils m’ont conçu. Bon là j’abuse légèrement, c’est vrai que mon père avait 24 ans lorsqu’il a eu ma grande sœur mais c’était pas planifié et c’est 4 ans après qu’il a réellement souhaité ma venue et puis j’suis pas forcé de calquer ma vie sur la leur je le sais. Mais j’me demande tout de même si c’est pas moi qui suis passé à côté d’un truc ou si c’est pas l’environnement actuel qui favorise parfois ce type de progression. En ce moment mes journées sont tellement pleines que le soir j’m’imagine mal rentrer et trouver la force de consacrer du temps à un gosse.
Pour preuve, j’ai passé un week-end récemment chez une cousine qui a 2 enfants de 17 mois et 5 mois. J’venais de me taper une semaine super lourde en activité et j’imaginais pouvoir changer un peu d’air. Mais ces gosses…le plus âgé est hyper actif et ce séjour a été un vrai enfer. J’ai dû m’en aller comme un voleur parce qu’elle tenait à me retenir, ayant trouvé un soutien pour s’occuper des petits en l’absence de son époux très souvent en déplacement. Ma tante, la mère de ma cousine, m’avait pourtant mis en garde, mais j’me suis dit : « des gosses c’est inoffensif, j’pourrai souffler en pouponnant ». Que nenni ! J’ai pas soufflé comme prévu et mon neveu m’a en revanche essoufflé. Devant les récits cauchemardesques de ma cousine sur son quotidien j’ai compris que j’étais pas du tout armé pour tout ça. Un ingénieur ça bosse drôlement…du moins j’sais pas pour les autres mais moi on ne me laisse pas vraiment respirer donc j’sais pas comment j’organiserai une vie de famille sans que mon travail en pâtisse. Pourtant avec une famille on n’a pas intérêt à perdre son emploi, faut bien couvrir les frais et même en faire un peu plus vu que les charges augmentent.
Ceci dit, j’dois quand même noter que ma tendre cousine est devenue à la longue un peu laxiste avec les gosses. Ce qui les rends capricieux et têtus et n’arrange rien. J’la comprends tout de même. Supporter les rigueurs du monde professionnel et trouver l’énergie de faire respecter une certaine discipline c’est moins évident que je le pensais. Subitement mes parents deviennent des titans à mes yeux. J’arrive pas à comprendre comment ils ont pu le faire tout ce temps sans perdre la boule. Donc j’sais vraiment pas si un jour les conditions seront vraiment idéales pour fonder une famille mais j’suis conscient que si je m’arrête au moindre obstacle j’le ferai jamais aussi. A un moment donné faudra le faire malgré les éléments défavorables. Ce serait bête que le monde ne puisse pas avoir droit à une nouvelle génération de Ridley (quoi ? Mon ego peut aussi s’exprimer non ?).