Réveil matinal
Voilà une journée qui commence bien. Réveil bien avant l’heure que je m’autorise pour une raison indépendante de ma volonté. Mon ventre était le centre d’un concert de douleurs probablement causées par le repas très épicé de la veille. Maudit soit le jour où des commerçants se croyant avisés ont choisi de ramener des épices d’Inde. J’me suis fait prendre au jeu très jeune malgré les avertissements paternels. Mon vénéré géniteur a toujours eu une sainte horreur de tout ce qui pouvait s’assimiler de près ou de loin à du piment. La consommation de ce genre d’aliment lui causait invariablement des débâcles diarrhéiques d’anthologie. Je n’avais pas exactement le même souci mais par moment lorsque j’en abusais les conséquences pouvaient être difficiles à supporter.
Je vous épargnerai les détails de mon calvaire sur le trône mais j’peux vous assurer que mon croupion en est encore brûlant. L’évacuation a d’ailleurs dû faire un vacarme monstre. Cependant mon petit frère n’a pas semblé perturbé par les élans d’expression de mon arrière train. Il poursuit paisiblement son sommeil tandis que moi je n’arrive plus à trouver la tranquillité nécessaire à mon assoupissement.
J’me retrouve donc devant mon ordinateur à me remémorer des évènements de ces derniers mois qui sans avoir une note particulière me maintiennent dans une forme de réflexion sur ma vie. En fait mes pensées ont surtout été orientées sur ce que certains s’autorisent à appeler « ma vie sentimentale ». J’trouve pas vraiment que le nom soit approprié vu que les sentiments ont déserté cet aspect de ma vie depuis un certain temps.
Des cousins qui ont sans doute été choqués de le constater se sont donnés pour mission sacrée de me faire rencontrer le grand Amour (ouais comme vous le lisez, celui qu’on écrit avec un « A » comme si ça garantissait le trip éternel). Seulement je doute qu’ils sachent précisément où le trouver. Ce qui fait que très récemment j’ai aligné des soirées affreuses en compagnie de filles qui l’étaient tout autant. J’ignore pourquoi certaines personnes s’étant casées pensent utile de faire partager cela aux autres. L’amour n’est pas un sentiment viral (entendez par là, qui use du même mode de propagation que les virus) j’crois, alors à quoi bon ?
Bref l’amour n’est toujours pas au rendez-vous et personnellement je ne m’en plains pas vraiment. J’ai tellement d’autres soucis en tête qu’une relation stable ne ferait qu’apporter un lot de préoccupations que je n’ai pas la force de gérer pour le moment. Mais ma situation ne semble pas plaire à certaines personnes. On estime que mes critères de choix sont complexes, pourtant je ne me souviens pas avoir mis en évidence un profil particulier pour la potentielle femme de ma vie.
Le souci généralement c’est qu’après un échange avec une personne qu’on me recommande j’ai souvent l’opportunité de constater une totale divergence dans nos attentes. Un exemple simple : Une fille de 25 ans qui tout au long de la conversation me parle de son addiction pour les mecs portant boucle d’oreille et tatouages s’attendrait à quoi avec moi qui suit réfractaire à chacun des points saillants de son addiction ? Comme me disait ma sœur cadette en parlant d’un monsieur d’âge mûr qui lui avait fait des avances, je suis bien trop « débranché » à son goût. Ce ne sont pas vraiment mes attentes qui posent problème, mais plus souvent celles des personnes que je côtoie. Prétendre m’adapter aux attentes du moment de certaines filles pour moi reviendrait à faire une campagne présidentielle dans un pays sous développé en promettant de doubler le PIB en 12 mois.
Bon, j’voudrais continuer à vous entretenir sur les digressions de mon cerveau mais je commence à me lasser du clavier. J’pense que je vais me taper quelques épisodes de la série américaine « Grey’s anatomy » avant de vraiment démarrer la journée. A plus la multitude…